Parc national des calanques - Panorama
Zone de Non Prélèvement

Pour aller à l’essentiel, consultez "ÇA FONCTIONNE ?".Pour une mise en contexte, consultez "DANS LES CALANQUES".Pour tout savoir, consultez tous les chapitres dans l’ordre.

Comment vérifier si ça marche ?

Maintenant que les ZNP existent,
comment sait-on si elles apportent les résultats attendus ?

Des zones atelier

Un écosystème à la loupe

Outre leur objectif de préserver les écosystèmes, les ZNP sont suivies sur le long terme par les scientifiques.

Premièrement, elles permettent de mieux comprendre comment les écosystèmes répondent à des mesures de protection.

Deuxièmement, elles permettent de vérifier que les efforts consentis par l’ensemble d’une communauté portent leurs fruits et sont bénéfiques à moyen terme.

Afin de vérifier ces deux phénomènes, scientifiques, gestionnaires
et pêcheurs travaillent ensemble à des suivis biologiques
dans les ZNP des Calanques.

Comparer pour comprendre

On surveille l’évolution des populations d’espèces marines à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur des ZNP. Les zones extérieures aux ZNP, où la pêche est autorisée mais régulée, servent de points de comparaison.

Pour être le plus précis possible, on essaie de comparer des sites qui se ressemblent du point de vue de leur habitat et situés à même profondeur, même si il peut y avoir de petites variations de courants marins, de composition des fonds, etc...

Des points de situation réguliers

Les suivis biologiques se font en plusieurs étapes. Premièrement, un « état initial de référence » a été réalisé dès la mise en place des ZNP du Parc national des Calanques. Ensuite, des protocoles de suivi sont réalisés à des intervalles de temps réguliers.

On suit les peuplements de poissons tous les 3 ans et les colonies de corail rouge tous les 5 ans pour surveiller l’évolution de l’écosystème et évaluer l’efficacité de la protection mise en place.

Compter les poissons

En plongée

Lorsque la profondeur des sites étudiés reste inférieure à 40 mètres, il est possible de se rendre sur place en plongée pour compter, estimer la taille et identifier l’espèce des poissons que l’on rencontre. Les plongeurs dénombrent tous les poissons qu’ils voient sous l’eau dans un espace bien délimité.

Cependant, cette méthode ne permet pas de relever correctement la présence des espèces rares, cachées, difficiles à observer ou qui se déplacent rapidement.

Des « comptages à la montre » sont donc réalisés en complément. On a plus de chances de rencontrer ces espèces rares, discrètes ou mobiles en parcourant davantage d’espace dans un laps de temps donné.

Pourquoi évaluer la taille des poissons ?

Pour mesurer la quantité de poisson dans un site, on raisonne en kilos : on parle alors de biomasse de poissons. Or, capturer les poissons un à un, les peser et les relâcher n’est pas envisageable. Heureusement, la science a montré que la masse d’un poisson est proportionnelle à sa taille. Il suffit donc d’évaluer à l’œil nu la taille de chaque poisson pour estimer sa masse.

Ces suivis en plongée restent incomplets.
Certaines espèces de poisson peuvent vivre plus profondément, être très mobiles, rares ou méfiantes, ne sortir que la nuit et sont donc très difficiles à compter.

À la pêche

Lorsque la profondeur dépasse les 40 mètres, compter les poissons en plongée n’est plus envisageable car trop dangereux.

La solution passe par la capture des poissons à l’aide de filets et du savoir-faire des pêcheurs professionnels des Calanques. C’est aussi l’occasion de travailler ensemble et de constater l’évolution du peuplement de poissons.

La méthode des « pêches scientifiques standardisées »

Pour comparer les résultats de ces « pêches scientifiques » d’une année sur l’autre, la méthode est standardisée.
On cale les mêmes filets au même endroit et pendant la même durée de 24 heures. Ceci correspond à un cycle jour/nuit complet pour les espèces étudiées. Après avoir relevé les filets, les poissons capturés sont identifiés, mesurés et pesés.

En combinant les comptages en plongée et les pêches scientifiques, il est possible d’étudier la population de poissons et de vérifier si la protection des habitats favorise la conservation des écosystèmes marins.

Un autre suivi biologique complémentaire est réalisé dans les eaux du Parc national des Calanques…

Recenser le corail rouge

Plaque

Bourgeons

Forme branchue

Le corail rouge, qu’est-ce que c’est ?

L’animal qui forme le corail rouge est minuscule : c’est un polype qui vit en colonies dans une structure particulièrement dure constituée d’un squelette rigide et recouverte d’une enveloppe rouge vermillon.
La croissance des colonies est très lente : entre 2 et 8 mm par an.

Très prisé des joaillers pour la confection de bijoux, le corail rouge attire également les plongeurs car il participe à la beauté des paysages sous-marins.

Un indicateur environnemental

Le corail rouge est très sensible aux conditions du milieu.
Sa présence traduit de bonnes conditions environnementales.
Suivre son évolution fournit donc une information sur la qualité du milieu marin, complémentaire au suivi des poissons dans les ZNP.

La méthode traditionnelle

L’étude du corail est réalisée directement en plongée jusqu’à 40 mètres de profondeur. On dénombre les branches d’une colonie de corail, on mesure leur taille maximale au fil des ans pour estimer la vitesse de croissance.

Toutefois, les plongeurs ne peuvent pas rester longtemps immergés et ne peuvent réaliser qu’un nombre limité de mesures. Quand les colonies de corail rouge se trouvent à des plus grandes profondeurs, cette méthode n’est donc pas possible.

Heureusement, le développement de la photographie numérique a ouvert la voie à de nouvelles méthodes. On peut désormais obtenir un modèle 3D de chaque colonie de corail rouge observée sous l’eau, et ce avec un minimum de mesures.

La photogrammétrie numérique

C’est une technique qui fonctionne sur le même principe que la vision humaine. Puisque nos deux yeux sont séparés, chaque œil reçoit les images du monde extérieur avec un léger décalage dans la perspective : on appelle cela la vision « stéréoscopique ».

Notre cerveau puise dans les images de chaque œil pour reconstituer les objets en trois dimensions.

La méthode moderne

Lors des suivis modernes du corail rouge, on emmène des appareils photo sous l’eau pour photographier les colonies depuis des angles légèrement différents.

Ensuite, un logiciel informatique reconstitue une représentation complète des colonies en 3D et à l’échelle. On peut donc mesurer le diamètre à la base de la colonie, le nombre et la longueur des branches une fois que l’on est remonté à la surface, ce qui est nettement plus confortable et précis.

À grande profondeur

Cette technique est également employée pour étudier des sites profonds inaccessibles aux plongeurs. Les appareils photo sont installés sur des sous-marins miniatures téléguidés (les Remotely Operated Vehicles ou R.O.V.) de la Comex.

En 2019, des colonies de corail rouge ont été photographiées et modélisées jusqu’à 250 mètres de profondeur !